Où sont passées les commissions d’enquête précédentes, celles portant sur l’attaque du 4 décembre à l’encontre de l’Ugtt, les tirs à la chevrotine à Siliana, le décès suspect des 15 bébés à La Rabta et bien d’autres ? Elles ne sont que de mauvais souvenirs ! L’actuelle, la dernière en date, ferait-elle l’exception ?
L’accident d’Amdoun, à Béja, survenu le 1er de ce mois, faisant 30 morts et plusieurs blessés, n’a pas livré tous ses secrets, dans le sens où l’on n’arrive pas à délimiter les responsabilités, bien que les circonstances du drame ne soient plus à démontrer. Détails largement relayés par les médias. Pourtant, nos chers élus à l’ARP voudraient, volontiers, aller encore plus loin. Ils ont approuvé, il y a une semaine, la création d’une commission d’enquête parlementaire sur le tragique accident. A-t-elle vraiment sa raison d’être ? L’on s’interroge, ici, sur ce qu’elle pourrait apporter de nouveau. Y a-t-il d’autres faits que ceux déjà reconnus comme vrais ? Bref, la vérité a-t-elle toujours besoin d’une enquête ?
A preuve, où sont passées les commissions d’enquête précédentes, celles portant sur l’attaque du 4 décembre à l’encontre de l’Ugtt, les tirs à la chevrotine à Siliana, le décès suspect des 15 bébés à La Rabta et bien d’autres. Elles ne sont que de mauvais souvenirs ! L’actuelle, la dernière en date, ferait-elle l’exception ? Sa présidente, Mme Saida Ounissi, députée nahdhaouie et ex- ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, aura-t-elle du souffle pour aboutir aux résultats attendus? Quel rôle va-t-elle jouer à cet effet ? Sa commission a-t-elle les prérogatives qu’il faut, voire le pouvoir décisionnel au sujet des criminels ? Car, jusque-là, on n’a jamais vu un responsable de l’Etat comparaître devant la justice et répondre de ses faits. La loi ne s’applique guère de cette façon.
Que des paroles !
Lors d’une séance d’audition, tenue la semaine dernière à l’ARP, les quatre ministres concernés par l’accident ont, presque, tout dit. Devant 143 députés présents, M. Hichem Fourati, ministre de l’Intérieur, a relevé que les pneus du bus, qui a chuté dans un ravin, au niveau de Aïn Snoussi entre Amdoun et Aïn Draham, étaient invalides et que les patins de frein étaient quasiment usés. Ce qui fait que le chauffeur avait aussi perdu le contrôle de son véhicule, selon des témoins. Ces défaillances, elles seules, sont de nature à causer pareil accident. Et dire que la visite technique du bus est encore valide. Paradoxal ! De son côté, le ministre de l’Equipement et de l’Aménagement du territoire, M. Noureddine Selmi, se dit convaincu que la route, théâtre du drame, est conforme aux normes internationales. Sinon, pourquoi a-t-il ordonné une étude urgente pour la construction d’un pont dans la région de Aïn Snoussi à Amdoun ? Lequel pont, estimé à 200 millions de dinars, n’est, en fait, qu’une « promesse irréalisable », selon l’expression du député et ex-ministre des Domaines de l’Etat, Mabrouk Korchid. De même, la ministre de la Santé a annoncé la mise en place d’un nouveau scanner à l’hôpital de la région.
Un autre projet ancien-nouveau, puisqu’il a été annoncé depuis quelques années, mais rien n’a été fait. Donc, encore, une fuite en avant, sans oser dire les choses telles quelles.